LE QUATRIEME POUVOIR AU CINEMA








Le quatrième pouvoir a été représenté au cinéma dans le film « Citizen Kane » de l’acteur et cinéaste états-unien, Orson Wells.
Le personnage de Kane dans ce film a été inspiré par William Randolph Hearst (1863-1951) grand magnat quasi dictateur de la presse

Pendant une soirée mondaine, Orson Wells subit un affront de la part de William Randolph Hearst. Pour se venger de cet affront Wells décide de faire un film qui dénonce les pratiques de Hearst et révèle sa véritable personnalité au public.Bien entendu, William Randolph Hearst fera tout pour empêcher la sortie du film.

RESUME DU FILM
Citizen Kane raconte la vie compliquée et conflictuelle d’un magnat de la presse, Charles Foster Kane, en grande partie inspirée de la vie de William Hearst.
Juste avant de mourir le milliardaire Charles Foster Kane prononce le mot "Rosebud". Thomson, un journaliste, cherche à connaître le sens de ce mot. Pour cela, il enquête auprès de la famille et des amis de Kane. Mais tous ceux qui ont côtoyé Kane donne de lui une version différente, si bien que les récits s'entrecroisent, brouillent les pistes et augmentent le sentiment de mystère qui entoure la personnalité du héros.
Il va alors découvrir la vie de ce personnage aux multiples facettes...




WILLIAM RANDOLPH HEARST
William Randolph Hearst nait le 29 avril 1863 à San Francisco.
Hearst suit des études de journalisme à Harvard où il est influencé par le journaliste Joseph Pulitzer, dont, plus tard, il deviendra le principal rival. A 23 ans Hearst a son premier journal, son père, multimillionnaire dans le secteur minier, lui donne en 1863 le "San Francisco Examiner", journal qu’il avait reçus en règlement d’une dette de jeu.
William Randolph Hearst veut une nouvelle orientation pour le journalisme : le journalisme "d’investigation réformiste" allié au "sensationnel sinistre".
En 1895, il rachète le New York Morning Journal, journal peu rentable, et engage des écrivains réputés comme Stephen Crane et Julian Hawthorne. Il devient alors le concurent direct de Joseph Pulitzer, propriétaire du New York World,.et un an après il lance le journal du soir.
Puis ce sont les débuts de la bande dessinée et Hearst comprend vite son intérêt et engage les meilleurs dessinateurs et scénaristes de comique. Les titres, les bannières et les illustrations sont grandioses. Il engage des journalistes célèbres comme Ambrose Bierce, Jack Londres et Mark Twain.
Son journal « le New York Journal-American » atteint des tirages sans précédent avec des articles sensationnalistes et malhonnêtes

COMME ON LE VOIT DANS « CITIZEN KANE » :
« VOUS FOURNISSEZ LES IMAGES, JE FOURNIRAI LA GUERRE ! »

Beaucoup d'historiens croient que les gros titres des journaux d'Hearst sont à l’origine de la guerre entre les Espagnols et les Américains en 1898.
A la fin du XIXème siècle l’Espagne ne conserve que quelques unes de ses anciennes possessions, Cuba, les Philippines, et Porto Rico. Des mouvements indépendantistes cubains s’opposent à l’Espagne.
Hearst est depuis deux ans sur le marché journalistique new yorkais et il voit dans le conflit avec l’Espagne, une chance d'augmenter le tirage de ses journaux.
Et il y voit aussi le moyen de gagner sa propre bataille contre son rival Joseph Pulitzer.
Envoyant des reporters sur place pour informer les américains sur la « cruauté » des colonisateurs, Hearst publie dans ses éditoriaux attaque sur attaque contre l’Espagne et contre l’immobilisme américain, et ses journaux se vendent de plus en plus.
A un de ses illustrateur, Frederic Remington, qui se plaignait qu’il ne se passait rien à Cuba, Hearst répondit : "Fournissez les photos, je vous fournirai la guerre".
Hearst a été fidèle à sa parole, et son journal a publié des histoires terribles et atroces commises contre le peuple cubain, dont la plupart se sont avérées être de complètes inventions.
Des articles paraissent sur les camps de la mort espagnols, sur les actes cannibales espagnols, sur l’infâme dictature.
L’opinion publique est touché, le style « sensationnaliste » s’impose et les concurrents de Hearst suivent et en rajoutent , bientôt toute la classe politique parle de la crise cubaine.
Enfin en 1898 l’explosion du cuirassé américain USS Maine dans le port de La Havane donne à Hearst le prétexte rêvé. « Il ne peut s’agir que d’un ignoble sabotage commis par les espagnols». Pulitzer publie des photos des « saboteurs ». Hearst renchérit avec des illustrations montrant comment ceux-ci ont placé une mine sous le bateau*.
Pendant plusieurs semaines, chaque jour, il consacre plusieurs pages de ses journaux à l’affaire du Maine et réclame vengeance en répétant : « Remember the Maine ! In Hell with Spain » (Souvenez-vous du Maine ! En enfer l’Espagne !). Tous les autres journaux suivent. La diffusion du New York Journal passe d’abord de 30 000 exemplaires à 400 000, puis franchit régulièrement le million d’exemplaires !
L’opinion publique était chauffée à blanc. L’atmosphère devint hallucinante
le président William McKinley est soumis à une énorme pression de la part de la presse puis de l’opinion publique.
McKinley a peur de provoquer la division de son parti, le parti républicain, et peur d’annuler ses chances d’être réélu en 1900, s’il continue de s’opposer à la guerre.
Aussi il déclare la guerre à Madrid le 25 avril 1898

(*En 1911, une commission d’enquête sur la destruction du Maine devait conclure à une explosion accidentelle dans la salle des machines.
Et en 1975, une enquête menée par l’amiral Hyman Rickorer a examiné les données recueillies par un examen de l’épave en 1911, et a conclu qu’il n’y avait aucune preuve d’explosion externe. La cause du naufrage était due à une combustion spontanée de poussière de charbon dans un réservoir à charbon près d’une source de chaleur et placé trop près des munitions du bateau)


LE JOURNALISME JAUNE
Au début du XXème siècle la presse écrite est la principale source des nouvelles en Amérique.
C’était courant que les articles des journaux soient le reflet du rédacteur en chef, et non des articles objectifs.
Le public américain ne pouvaient pas vérifier les informations imprimées.
Les journaux avaient ainsi beaucoup d’influence notamment sur le plan politique.
La concurrence entre Pulitzer et Hearst a provoqué une escalade dans la publication de reportages « sensationnalistes » irresponsables et acrocheurs.
Durant le conflit, Hearst va même jusqu’à publier en première page du New York Journal :
"Appréciez-vous la guerre du New York Journal ?" !!!!!!
Ce modèle de journalisme féroce et souvent immoral est appelé « le journalisme jaune »
Bien que l’expression été à l'origine inventée pour Joseph Pulitzer, Aujourd'hui c'est le nom de William Randolph Hearst qui est synonyme de « le journalisme jaune.





WILLIAM RANDOLPH HEARST ETAIT L’UN DES EXENTRIQUES LES PLUS INFLUENTS
et les plus controversés de son temps. Il a influencé l'histoire américaine de manières importantes. Il inspire l'assassinat politique, écrivant un éditorial à son sujet juste avant que le Président McKinley ait été tué.
Vers le milieu des années 1920, Hearst a fondé ou possède des journaux dans toutes les régions des États-Unis. Sa chaîne de journaux et périodiques comprend alors le Chicago Examiner, Boston American, Cosmopolitan et Harper’sBazaar, en plus de sa propre agence de presse, l’International News Service.
Au zénith de sa gloire Hearst possédait 28 journaux principaux et 18 magazines, avec plusieurs stations de radio et compagnies de film. Cela lui a donné une énorme puissance dans la diffusion des informations, étant donné que c’était le principal moyen d’information.
S'il avait une opinion sur un sujet, Hearst pouvait facilement influencé les pensées d’un grand nombre d’américains.
La grande dépression (années 30) affaibli sa position financière et en 1940 il a perdu la commande de son empire de communications.
Aujourd'hui, personne n'a une telle puissance. Il est impossible de déformer autant les nouvelles que Hearst l’a fait il y a cent ans.



Là encore le pouvoir de la presse écrite a été redoutable, et il avait même franchit un pas de plus en imprimant des mensonges.

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